Marcheur, ce sont tes traces ce chemin, et rien de plus ; Marcheur, il n’y a pas de chemin, Le chemin se construit en marchant. En marchant se construit le chemin, Et en regardant en arrière On voit la sente que jamais On ne foulera à nouveau. Marcheur, il n’y a pas de chemin, Seulement des sillages sur la mer.
San Do Kaï – « l’essence et les phénomènes s’interpénètrent »
Dans l’obscurité existe la lumière, ne regardez pas avec une vision obscure. Dans la lumière existe l’obscur, ne regardez pas avec une vision lumineuse. Lumière et obscurité créent une opposition, mais dépendent l’une de l’autre comme le pas de la jambe droite dépend du pas de la jambe gauche.
L’attente est une fleur simple. Elle pousse au bord du temps. C’est une fleur pauvre qui guérit tous les maux. Le temps d’attendre est un temps de délivrance. Cette délivrance opère en nous à notre insu. Elle ne nous demande rien que de la laisser faire, le temps qu’il faut, les nuits qu’elle doit.
Sans doute l’avez-vous remarqué : notre attente- d’un amour, d’un printemps, d’un repos -est toujours comblée par surprise. Comme si ce que nous espérions était toujours inespéré. Comme si la vraie formule d’attendre était celle-ci : ne rien prévoir -sinon l’imprévisible. Ne rien attendre -sinon l’inattendu.
Le silence est l’équilibre absolu du corps, de l’esprit et de l’âme. L’homme qui préserve l’unité de son être reste à jamais calme et inébranlable devant les tempêtes de l’existence – pas une feuille qui bouge sur l’arbre, pas une ride à la surface étincelante du lac – voilà, aux yeux du sage illettré, l’attitude idéale et la meilleure conduite de vie.
Si vous lui demandez : « Qu’est-ce que le silence ? », il répondra : « C’est le Grand Mystère ! » « Le silence sacré est Sa voix ! »
Si vous demandez : « Quels sont les fruits du silence ? » , il dira : « C’est la maîtrise de soi, le courage vrai ou l’endurance, la patience, la dignité et le respect. Le silence est la pierre d’angle du caractère. »
Le même fleuve de vie Qui court à travers mes veines nuit et jour Court à travers le monde Et danse en pulsations rythmées.
C’est cette même vie qui pousse à travers la poudre De la terre sa joie en innombrables brins d’herbe, Et éclate en fougueuses vagues de feuilles Et de fleurs.
C’est cette même vie que balancent flux et reflux Dans l’océan-berceau de la naissance et de la mort.
Je sens mes membres glorifiées au toucher De cette vie universelle. Et je m’ennorgueillis, Car le grand battement de la vie des âges